quel(s) modèle(s) choisir?
Ji-nashi, Ji-nori, Ji-ari , hocchilu, nobe-kan , pole, ground level , roots-end, ...que d'appellations étranges!
En fait pour faire court il y a deux grandes familles de shakuhachis
(cf par exemple kiku Day : http://www.shakuhachiforum.com/viewtopic.php?id=1619) :
- les ji-nashis
- les ji-aris
1 les ji-aris sont des flûtes abrasées avec une perce corrigée et lissée par l'ajout de pâte "ji" , vernies avec de l'Urushi, laque très dure et lisse confectionnée avec une graine d'arbre . elles ont souvent un insert en corne ou ivoire et un joint central. Elles sont souvent fabriquées par des artisans professionnels- mais ce n'est pas une garantie cf l'article concernant le choix pour débuter- et ont une puissance et jouabilité -notamment dans les sur aigus et la note Ro grave- supérieurs aux ji-nashis, à l’exception notable des longues flûtes : leurs prix varie de 800€ à 20000€ selon les modèles pour du neuf , la jouabilité, la rareté du bambou, l'esthétique la renommée du fabricant, la présence d'un ou plusieurs timbres signatures etc...
2 les Ji-nashis découlent d'une vision presque opposée. la philosophie privilégie une conception naturelle de l'instrument ou le bambou donne de sa voix singulière : on abrase certes les entre nœuds mais sans totalement lisser le conduit, on ne met pas de pâte etc...Chaque instrument est donc unique en accord avec lui-même .
3 pour ma part mes factures découlent de ces deux conceptions et d'une médiane rattachée aux ji-noris. Le son du bambou m'importe et me séduit mais je préfère souvent concevoir des instruments jouables avec d'autres donc tempérés. Mon expérience me conduit aussi à abraser pour avoir un conduit rapide et puissant, à utiliser ou pas de pâte corrective pour des raisons diverses- un instrument avec du ji demande souvent plus de temps et revient plus cher- , à protéger les flûtes de la corrosion de nos salives en utilisant différents vernis de qualité (aquarethane, ou le traditionnel Urushi) . Je fabrique des inserts pour des encoches encore plus solides- bien que bien protégée par un chapeau cuir une encoche naturelle soit pérenne.
Quand au joint ,s'il permet de concevoir des flûtes avec un placement des trous optimal , de travailler le verni plus aisément , et facilite le transport c'est aussi un point d'usure et de détérioration...classique . Mes flutes sont donc souvent des Nobe-kan -un seul morceau- En définitive la qualité sonore des ji-nashis et ji-noris est aussi une facture sonore plus organique, un son en adéquation parfaite avec ce matériaux singulier , lisse mais aussi plein d'aspérités, ou chaque bambou à une apparence et un son qui lui est propre...ce qui est peut-être moins manifeste sur les ji-aris.
4 Roots or not roots that is the question?! :
outre son esthétique et sa mystique - le lient entre la terre et le ciel, ce qui se cache dessous et ceux qui marchent dessus-le bambou avec racines est Roi:
Au niveau de la perce c'est assez simple, l'endroit critique le plus étroit doit être situé grosso -modo en dessous du 1er trou. Un cône doit donc partir de l'encoche à cet endroit avec possibilité de l'inverser à la fin du conduit... la coupe d'un bambou au niveau de la 3/4 eme racine à cette particularité d’être souvent large avec un conduit bouché à cet endroit: le fabriquant peut donc y exercer toute sa science.
Par extension on utilise toujours les parties basses du chaume, là ou le cône est le plus évident pour faire des bons shakuhachis . Sur les grosses sections que j'utilise pour les longues flûtes j'ai remarqué empiriquement que certains bambous avaient des proportions idéales coupées juste au dessus des racines d'où l'appellation "ground level" soit au niveau du sol. L’avantage de cette méthode est aussi de pouvoir choisir la section que je garde en fonction du placement idéal des trous...
la quête du bambou idéal - 3 anneaux de racines et 7 à 9 nœuds selon la taille du shakuhachi - est un saint Graal mais t la nature répond avec malice:
courbe inversée ou ovale mal placée, nœuds sous les trous, espacement des nœuds non-conformes , longueur donnant un accord entre deux diapasons etc...
ce qui justifie in situ le prix élevé d'un roots-end parfait mais permet aussi de considérer
qu'en terme acoustique un shakuhachi coupé au niveau du sol peut sonner aussi bien qu'un shakuhachi avec racines!
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